dimanche 22 juillet 2012

STUPEUR ET TREMBLEMENTS un événement du Off 2012


Ce roman d'Amélie Nothomb avait déjà fait l'objet d'une adaptation au cinéma par Alain Corneau. Ici une femme seule en scène nous conte des passages de ce livre.

La mise en scène est imaginative et efficace et je crains d'en dire trop, tellement le déroulé de cette pièce m'a ému et interpelé.

Layla Metssitane a adapté, mis en scène et interprète seule ce récit d'une immersion dans une culture qui nous est encore mal connue et dont on découvre ici l'exigence, la violence et même la cruauté. La condition de la femme y est admirablement décrite et on prend conscience que l'on est plus habitué à s'indigner de la condition des femmes dans certaines cultures.

Pourtant au pays du soleil levant, devenir femme semble une tache quasi impossible que je ne soupçonnais pas.

Layla Metssitane interprète remarquablement ce texte, et même si ses traits ne s'y prêtes pas, une subtile transformation s'opère sous nos yeux et lui donne des traits nippons convaincants. Tout se mélange sur scène, les origines, l'étrangère, la japonaise... pour mieux mettre en lumière des destins de femmes.

"L'instant n'est rien. Ta vie n'est rien. Aucune durée ne compte qui soit inférieure à dix mille ans."

Ce spectacle est définitivement à voir.





Du 7 au 28 juillet à 20H00 au théâtre ALIZE tél: 04 90 14 68 70

mercredi 18 juillet 2012

COPINES ET DESCENDANCES on n'ira pas plus bas.


Le festival Off 2012 comme chaque année regorge de spectacles comiques de one man/woman show qui promettent tous des avalanches de rire. Au regard des affiches on se doute bien que la qualité n'est pas toujours au rendez-vous et que le rire, si rire il y a, risque d'être gras.

Bon cette fois on se dit il faut y aller et on choisit le spectacle lambda avec l'espoir de découvrir une perle rare.

Et dès le début du spectacle on pressent que la comédie change de ton. Une salle vide à 90% et on a eut la mauvaise idée de se mettre seul au premier rang. Le sentiment de solitude gagne.

Puis pendant une heure c'est dur. Aucune réplique ne prête à sourire, tout tombe à plat et lorsque 2 spectateurs arrivent à sortir un ah, ah !, tous les autres ont un regard emplit de gratitude d'avoir briser le silence assourdissant.

Pourtant le texte n'est pas mal écrit, pourtant Odile PIERRARD semble avoir de vraies compétences de comédienne.

A la fin du spectacle elle vient remercier les spectateurs et nous disons merci, mais surtout que tout ça se termine. La fin est donc une tragédie et on aurait envie de consoler cette courageuse comédienne et de lui envoyer énormément d'énergie positive tellement tout est raté dans son one-woman-show.

Si vous vous sentez l’âme d'une mère Térésa, allez la soutenir :



L'Attila théâtre du 7 au 28 juillet à 16H30

mardi 17 juillet 2012

LA RELIGIEUSE un bouleversant et admirable spectacle. A ne pas manquer !

La condition des soies nous présente une Religieuse magistrale. Cette salle ronde, austère et minérale est tout à fait adaptée à ce récit cruel et bouleversant.
On retrouve l'intelligence et l’anticléricalisme de DIDEROT dans cette pièce. L'adaptation met en lumière les affres de cette jeune femme broyée par un système dans lequel elle se débat. On ressent l'injustice, la violence et la perversion de ce système qui rajoutait de l'horreur à la condition féminine de cette époque.

Christelle REBOUL m'a bouleversé dans le rôle de cette novice confronté aux tourments de supérieurs en pleines contradictions avec leurs préceptes, odieuses chacune à leur façon.
La tirade de l'avocat qui tente de défendre la jeune femme reste un très grand moment.
Cette pièce est accompagnée à la viole de gambe par Christine PLUBEAU et apporte toute la solennité et la dramaturgie nécessaire à ce grand moment de théâtre.
A la fin du spectacle on reste éblouit par tante de talent et sonné par cette fantastique et habile adaptation de la Religieuse de Diderot.
Si vous n'avez pas encore réservé vos places, je ne sais plus quoi faire sinon vous rappeler le numéro de téléphone :04 32 74 16 49

du 8 au 28 juillet au théâtre de la condition des soies à 18h35.

lundi 16 juillet 2012

LA CAMPAGNE mortelle randonnée

N'attendez pas l'air des grands espaces et le doux gazouillis des oiseaux. Cette maison de campagne renferme des secrets et des drames intimes. Cette pièce anglaise de Martin CRIMP est interprétée de façon impeccable par de très bons comédiens. Catherine CREUX est formidable.
Alors que le texte nous amène vers le polard et l'énigme policière et le suspens, la mise en scène met l'accent sur le drame psychologique et l'incompréhension des personnages. Les phrases restent parfois en suspend et nous amène à des interrogations continuelles. Les personnages se révèlent et l'intrigue prend de la consistance.
On peut regretter un décor un peu conventionnel et sans grand intérêt et qui n'est pas à la hauteur de l'ambition de huis clos vénéneux et désenchanté.



Du 7 au 28 juillet à 11h00 au théâtre du Bourg neuf

dimanche 15 juillet 2012

LA MALADIE DE LA MORT, on achève bien les spectateurs

Cette adaptation nous montre que lire "la maladie de la mort" est une expérience intime qui passe difficilement la scène. Le principe de la lecture montre que le choix de l'adaptation n'a pas été fait. Un comédien nous lit donc des passages du texte d'une voix pas toujours audible. Il tient le livre à la main. Une femme déambule et s'allonge nue sur la scène. Le corps de la femme nue est certe très beau à voir, mais ce qui se passe sur scène n'a aucun sens.

La musique ennuyeuse nous rappelle si on l'avait oublié que l'on est dans du contemporain.

Le tout est prétencieux et fait très toc.

Pourtant ce texte magnifique aurait mérité une simplicité qui aurait mis en valeur la passion mortifère et dévorante de ce récit.
Du 7 au 28 juillet, 18h45 au théatre de la Girasolle

MON DERNIER CHEVEU NOIR avant la fin...

Une panne de clim ça arrive. Pendant le spectacle j'ai eu beaucoup de compassion pour Alain DAUMER qui, nous contant les affres de la vieillesse, a risqué le coup de chaud pendant 1H40!
Le texte est souvent drôle et caustique. On est forcément touché par ces mots d'esprits concernant le temps qui a passé et celui qui reste.

Mais le tout est très linéaire, et à l'horreur de la vieillesse, suit l'horreur de la vieillesse, sans répits, sans échappatoire.
Peu de mise en scène qui apporterait du relief et de la profondeur à cette tirade jubilatoire.
C'est tout de même un spectacle à voir, pour la qualité du texte de Jean-Louis FOURNIER.
Avec la clim on pourrait éviter de ressortir comme des écrevisses au bord de l'apoplexie!


du 7 au 27 juillet 2012, Espace Saint Martial à 14H15

samedi 14 juillet 2012

VICTORIA elle gagne et puis oublie...

Dulcinée Langfelder évoque la vie d'une femme en institution. On suit cette femme dans les méandres de sa chaotique mémoire. Les souvenirs et le réel s'entrechoquent souvent violemment et parfois de façon incongrue.
Victoria traverse cette épreuve avec le sourire et une énergie d'exploratrice. L'aide soignant est bien peu empathique et la maltraitance aurait peut être mieux révélée et dénoncée. Victoria est maltraitée par cet aide soignant brutal et sadique et la pauvre vieille reste émerveillée comme si tout ce que faisait l'aide soignant n'avait aucun pouvoir de faire souffrir.
La mise en scène est efficace, les longs rideaux blancs viennent souligner, projeter ou diviser les idées de cet esprit en morcellement. curieusement aucune angoisse dans ce processus dégénératif, et on en vient à souhaiter pour nous comme pour Victoria que la mort soit un ronronnement de chat.